Une journée tranquille !!

Publié le par Eric et Noëlle

Nous quittons Banos pour 8H de bus direction Cuenca, cela peut sembler long mais nous sommes satisfaits de passer une journée tranquille à admirer le paysage.

Le voyage se déroule avec son lot d’arrêts afin de satisfaire le goût des équatoriens à grignoter à longueur de journée glaces, gateaux, bonbons et permettre aux camelots de vanter leur marchandise : porte clefs, stylos, pommades miraculeuses……



















A qq kilomètres de Riobamba nous prenons à la volée une photo de la 1ere église construite en Equateur en 1504


La route passe le Nariz del diablo que beaucoup de nos amis touristes franchissent en train sur le toit des wagons alors que les locaux sont plus confortablement installés à l'intérieur. Un peu trop kitch pour nous.

 

 

Notre autobus monte et descend au gré des cols et des vallées à franchir, les virages multiplient la distance, Chunchi est à portée de vue alors que nous avons dépassé ce bourg depuis 15 kms.


A el Tambo à env. 120kms de Cuenca la situation se tend, on ne sait par quelle intuition l’inquiétude se lit sur les visages peut être la radio a t elle passée des informations que nous n'avons pas saisies. Le bus s’arrête et fait demi tour dans une bourgade. On avait oublié nos amis indiens et leurs revendications, mais le fait est là : la route est bloquée !


Les bagages sont descendus sur la chaussée, l’aide chauffeur se veut rassurant, il suffit de franchir le barrage et un bus attend à qq kilomètres. D’ailleurs plusieurs pick up font la navette. Nous montons dans l’un d’eux avec quelques compagnons d’infortune américains et vogue la galère.



En fait notre véhicule s’arrête à un 2eme barrage infranchissable devant lequel patientent qq dizaines de camions. Refranchissement à pied du barrage composé de rochers et de troncs d’arbres devant des indiens, femmes et enfants impassibles.











A nouveau montée à  8 dans un autre pick up qui, comme dans un film qui défilerait sans fin, s’arrête au bout de qq minutes. Cette fois cela devient sérieux, il est bientôt 18H la nuit va tomber et toujours pas de bus en vue. Au contraire une longue marche à pied s’entame au milieu des rochers et autres obstacles, la route est déserte, heureusement cela descend.


On nous rassure en nous montrant au loin la ville de Canar où il y aurait un hostal. Mais malheureusement la ville est perchée et une belle grimpette s’annonce.


La chance nous sourit, sur un chemin de traverse apparait une camionnette de paysan, nous lui faisons signe de loin, il se détourne de son chemin et se rapproche. Palabres. Il veut bien nous amener en ville. Je ne sais de quelle marque est son (vieux) tacot mais le fait est que,  chargé à bloc, il franchit des raidillons et même des fossés. Nous sommes secoués comme des pruniers mais arrivons en vue de Canar. Stoppé par un talus de terre en travers de la route, il s'arrête.. Il nous reste 2kms à faire, au bout de 10mn de marche un Toyota passe et s’arrête, nous chargeons à nouveau nos valises et enfin apparait l’hostal promis. Le jeune conducteur refuse tout argent, j’insiste pour qu’il aille se payer une bière avec le dollar que je lui donne.



Nous ne discutons pas le prix de la chambre, et après un repas sur le pouce pris dans une gargotte et servi par une indienne en costume local (chapeau blanc rond et jupe à volants) nous rejoignons notre chambre.


Devant l'hotel un vieil indien atteste de l'incroyable impassibilité pour ne pas dire fatalisme des habitants, nous l'avons chargé dans le bus avant el Tambo avec ses 2 poules attachées dans un panier. Comment à t-il rejoint Canar? Certainement pas avec les pick up payants que nous avons empruntés. Il est assis sur le perron très digne, bien habillé avec son poncho très net, peut être va t-il passer la nuit dehors; ce qui ne l'empêche pas de nous saluer en souriant.






 Réveil à 5H30. Mauvais indice, la panaméricaine qui passe sous nos fenêtres reste déserte. L’aubergiste nous confirme après un coup de fil que nous restons bloqués, des barrages existent à la sortie de Canar en  direction de Cuenca. Après discussion nous lui demandons d’appeler un taxi pour aller constater de visu s’il n’est pas possible de passer quand même. Le jeune et sympathique chauffeur s’engage sur la route, il se renseigne auprès des conducteurs venant en sens inverse. Il apparait que la situation s’est aggravée, ceux-ci parlent de pierres lancées en direction des voitures. Il faut dire qu’un nouvel évenement s’est produit la mort d’un manifestant en Amazonie et les revendications se sont étendues aux concessions minières et pétrolières accordées sur leur territoire par le gouvernement.

Il ne nous reste qu’une solution retourner à Canar et d'y rester un temps indéterminé, où alors essayer de contourner les barrages. Cela est plus facile à dire qu’à faire, la panaméricaine à la sortie de Canar franchit un col à plus de 3500m. d’altitude et les routes ne sont pas nombreuses dans ce  secteur.



















Nous prenons donc une route parallèle à la grande route et après 5kms le chauffeur s’engage sur un chemin de terre qu’il va suivre pendant une douzaine de kilomètres.

 

Nous roulons à 10 à l’heure, impossible de croiser, il faut parfois reculer pendant qq dizaines de mètres. Soudain le camion de lait qui est devant nous s’arrête devant une chaine tendue au milieu du chemin. Il s’agit de paysans qui considèrent qu’ayant du payer la réalisation de cette piste, nous devons nous acquitter de 5 dollars de péage !

 

Après cette dernière péripétie le taxi rejoint la panaméricaine qui nous conduit à Cuenca. Nous aurons même la surprise de constater qu’elle se transforme en 4 voies une cinquantaine de kms avant cette ville où nous arrivons en fin de matinée. Le chauffeur insiste dans chaque ville traversée pour que nous photographions églises, monastères et autres édifices religieux qui n'ont à vrai dire pas grand caractère. Ci dessous Azogues.

 

 
















Outre la fatigue, le budget en a pris un coup aux 20 dollars de bus s’ajoutent près de 10 dollars de camionnettes et 50 dollars de taxi, ceci pour un peu moins de 300kms depuis Banos.




Publié dans Equateur - Ecuador

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