CUZCO

Publié le par Eric et Noëlle

 Nous avons atteint Cuzco par avion au départ d’Arequipa, petit vol d’une heure et quelque mais qui nous économise un long trajet en bus. Quinze minutes après le décollage nous survolons une grande ville qui n’est pas sur la carte. En fait il s’agit d’Arequipa afin d’échapper les montagnes qui la cerne l’avion a décrit en montant un grand cercle. Nous passons à coté du Misti et de son cratère.

 

Escale à Juliaca à mi chemin qui nous permet d’apercevoir le lac Titicaca et plongée au dernier moment sur Cuzco qui elle aussi occupe une cuvette.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le fond de la cuvette est entièrement construit et les habitations  montent à l’assaut des collines, mais l’urbanisme n’a pas suivi et les nouveaux quartiers ne sont desservis que par de longs escaliers que doivent gravir chargés ou non leurs habitants.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le haut inhabitable des collines est utilisé pour des publicités ou slogans à la gloire du Pérou, d’équipes sportives, suivant la méthode employée à Nazca mais ici à coup de bulldozer.

 


 

La plaza de Armas est le centre vital, elle est vaste et bordée de maisons plutôt basses par rapport à ses consoeurs de Lima ou de Trujillo.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La cathédrale sur son socle occupe l’Est de la place, en retour l’église de la Compania est aussi majestueuse ce qui a créé jalousie et animosité en son temps entre l’archevêque et les jésuites qui l’ont construite. Ils se sont bien réconciliés depuis sur le dos des touristes (voir blog précédent sur le prix du billet commun d’entrée : 50 sols).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

image de l'intérieur de la Compania (encore une volée, un jour Eric se fera prendre...)

 

 

 

Un touriste pas comme les autres

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La cathédrale commencée en 1550, terminée un siècle plus tard, bâtie entre  la chapelle de la sainte famille et la chapelle du triomphe, a été endommagée par les tremblements de terre (le dernier en 1986). Modestement les péruviens la considèrent comme l’une des plus belles du monde. Il est vrai qu’elle impressionne d’abord par son volume et par la richesse de son décorum. On nous promet de plus dans la sacristie un trésor d’or, d’argent et de pierreries mais qui s’avère enfermé dans de nombreux coffres et armoires, encore une fois l’église la joue modeste.

 

Le couvent de saint Dominique est bâti sur le temple de l’or Qorikancha. Comme beaucoup de constructions civiles et religieuses, les soubassements incas, toujours intacts, témoignent de leur art de batir solide.

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Allez, un peu d'Histoire,

Lorsque Pizarro fait prisonnier le grand inca Atahualpa en 1533 il promet sa libération contre une rançon d’or et d’argent. Impatient il envoie 3 soldats en reconnaissance à Cuzco ils ressortent du temple, dont la toiture est en or émerveillés. La rançon représente 3150 livres d’or. Cette obsession de l’or étonne d’ailleurs les Incas pour qui la feuille de coca a beaucoup plus de valeur.
Quoiqu’il en soit le temple a de quoi surprendre : 4000 prêtres et officiants offrent chaque jour aux dieux et aux incas décédés des offrandes. Un soleil d’or reflète le soleil levant tandis que le temple de la lune a son disque d’argent. D’autres temples sont consacrés aux éclairs, tonnerres, arc en ciel et à certaines étoiles. C’était aussi un observatoire astronomique ou des prêtres calculent solstices, équinoxes mais aussi les éclipses.

 

Nous logeons à l’hostal Amaru II, dans le quartier San Blas qui est un peu le petit Montmartre de Cuzco parce qu’il se situe en hauteur mais aussi parce qu’il est le rendez vous des artistes, des artisans et des backpackers du monde entier tout en conservant sa population et ses commerces. La boulangerie «El Buon Pastor » a reçu souvent notre visite : celle-ci, gérée par une sœur est un centre d’insertion pour orphelines. Les gâteaux, les pains y sont délicieux ainsi que le koulibiak (version Pérou sans saumon mais avec œufs durs). Le petit marché bio qui est un peu plus haut dans la rue nous fourni en fruits et fromage pour les pique-nique. Quand à la lavandière, elle me dit bonjour dans la rue dès le 2ème jour, …un village on vous dit…

 

Au centre du quartier la petite église consacrée à saint Blaise au milieu de sa plazoleta date de 1562

 

Les gens du quartier sont très fiers de leur église qui renferme qq œuvres remarquables.

La chaire réalisée en bois de cèdre par un artiste indien, lequel a fait figurer Calvin et Luther portant l’ouvrage pour marquer le triomphe du catholicisme sur la réforme.

Un christ noir car réalisé en cuir de lama et dont les bras et jambes sont amovibles pour le sortir en procession.

Quelques tableaux remarquables de l’école de Cuzco retraçant la vie de saint Blaise patron des oto rhino laringo…

Quelques photos volées car interdiction de photographier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le palais de l’archevêque (ex demeure du marquis de Buenavista de Vallombreuse)  du 17e siècle est bâti sur les fondations d’un palais inca, le formidable soubassement qui fait le tour du bâtiment est composé de blocs énormes ajustés au millimètre dont la fameuse pierre aux 12 angles (proportions : plus d'un mètre cinquante par un mètre)



Joli patio recouvert en azuelos, enfilades de pièces faites pour recevoir puisque palais d’un grand d’Espagne et galerie de tableaux toujours de l’école de Cuzco avec pour particularité de présenter au premier plan le mécène ayant commandé

l’œuvre. L’école de Cuzco a régné en maître sur l’Amérique du sud du 16è au 18è siècle, les peintres aussi bien métis qu’indiens ont mixé les thèmes chrétiens avec des symboles indiens, notamment les paysages sont andins avec faune et flore locales, les costumes des personnages sont incas. Les brocards des costumes sont en or, dans la Cène le christ mange du cuy (cochon d’inde), la vierge est habillée de rouge (symbole de noblesse inca), mais les symboles sont parfois païens et cachés dans la toile, tels la pachamama (la terre-mère) et les montagnes divinisées.

 

Pour la plupart il s’agit de tableaux représentant la procession de corpus christi qui regroupe toutes les classes sociales, on y voit très bien au premier plan et spectateurs les gens du peuple avec des métis, des noirs, des indiens et les notables défilant avec les nobles incas en grand habit, qui portent encore sur leur vêtement le soleil d’or emblématique de la culture inca.

Afin de rassembler au maximum et comme elle a pratiqué sur notre vieux continent l’église a fait coïncider la date de cette fête avec celle de l’inti rami des indiens.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A noter que les donateurs qui figure toujours isolés en bas à gauche ou à droite des tableaux  sont souvent des incas, voir parfois une princesse inca convertie.

 

 

 

Nous sommes le jour d’halloween et contrairement à ce que nous pensions la greffe a bien pris dans ce pays si catholique : des centaines de squelettes, de fées, de sorcières, d’anges, de batman et autres diablotins ont envahi les rues. Jusqu’à 21h passées, au restaurant, c’est un défilé ininterrompu d’enfants de moins de 12 ans qui quémandent des bonbons dans leur citrouille (en plastique).

 

 

Autre curiosité de la ville son musée de la coca qui se trouve où ?....à San Blas évidemment.

Nous y consacrons une bonne heure car bien que pas très grand, notre caissier-guide n’ayant pas d’autres clients, nous a consacré tout son temps pour nous expliquer en espagnol mais très lentement pour que nous comprenions bien l’origine, le développement, tout les méfaits et surtout les biens faits que l’on peu tirer de la feuille de coca.

La première partie est consacrée à la botanique, la seconde à la feuille de coca dans les sociétés andines et incas (statuettes de macheurs de coca) et à la possibilité de combattre le froid, la faim et la fatigue mais aussi aux vertus médicinales de la plante. Sont présentés les éléments (minéraux, noix de muscade..) que les utilisateurs  consomment en accompagnement pour amplifier les effets de la feuille.

Lors de la conquista, après une tentative de condamnation, les espagnols se sont aperçus que seule l’utilisation de la feuille permettait aux esclaves noirs et indiens de supporter le travail dans les mines d’or et d’argent, donc rétablissement de l’autorisation de consommer. Aujourd’hui le contrôle de la production, de la distribution et de la consommation est sous le contrôle d’un organisme d’état. Il n’empêche le Pérou serait le 2eme producteur de cocaïne derrière la Colombie.

Enfin sont exposés les produits commerciaux dérivés de la feuille de coca, cela va du savon au bonbon et à diverses boissons qui bien sur ne sont pas exportés car, en cas de contrôle, des traces pourraient être retrouvées dans le sang. Je m’aperçois ainsi qu’une petite bouteille de boisson jaunâtre supposée combattre le mal des montagnes et que j’ai acheté il y à 8 jours contient suffisamment de chlorydrate de cocaïne pour m’exposer à qq soucis si je la consomme hors Pérou ou Bolivie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Petite anecdote concernant les chiens, nous avons déjà exposé la capacité des chiens à se mêler à la circulation des voitures qui pourtant est anarchique et oh combien dangereuse. Ils ont véritablement un 6e sens  qui leur permet de traverser alors même que nous, parisiens, restons de longs instants avant de nous lancer.

Cela va jusqu’au chien de la petite épicerie voisine. Il faut savoir que dans notre rue qui fait 2m de large il n’y a qu’un trottoir qui, au devant de la boutique, fait exactement 25cm de large. Le chien en question se tient donc assis le postérieur sur le seuil de la porte et ses pattes avant sur le bord du trottoir. Son museau déborde donc sur la chaussée, eh bien chaque fois qu’un véhicule arrive, il détourne la tête de droite ou de gauche et la portière de la voiture lui passe (c’est le cas de le dire) sous le nez. Nous nous amusons pendant qq minutes à le voir échapper ainsi à l’hôpital.

 

Nous partons à Puno par le bus First class, nous nous arrêtons dans une pâtisserie pour le plein de petits pains. C’est un compatriote Gilles Belier qui nous accueille. Avec les produits locaux il concocte des pains aux raisins et autres douceurs qui valent le détour. Au cours de la discussion, il habitait Gentilly dans des bâtiments que j’ai réalisé il y à bien longtemps !

 

Au hasard de la rue, nous croisons Terry et Christine un couple d’anglais qui logeait avec nous à  Banos, à Cuenca puis à Vilcabamba, ils font à l’envers de nous un tour du monde en 18 mois commencé en Turquie.

 

Un « regret » cependant, nous allons quitter l’Equateur et le Pérou sans connaître le frisson d’un petit tremblement de terre, et pourtant partout dans les restaurants, les musées un grand S vert nous rappelle la zone où se réfugier en cas de séisme.

On peut émettre des doutes en général sur la fiabilité de cette protection compte tenu de la mauvaise qualité des constructions, où s’inquiéter de ce que la zone en question (en général autour d’un poteau en béton) fasse qq mètres carrés alors que la salle peut contenir une centaine de personnes, le risque alors étant plutôt de mourir étouffé. Enfin quelques doutes aussi lorsqu’il s’agit dans une église ou un couvent d’un vieil arc brisé en pierre, puis on se rend compte que s’il a résisté depuis plusieurs centaines d’années à X séismes c’est peut être encore le plus sur abri.

A Cuzco afin d’empêcher le ciel de nous tomber sur la tête (en l’occurrence le toit) en cas de tremblement de terre, les chevrons de notre chambre sont simplement ligaturés au faîtage, technique économique et certainement efficace.

 

 

Publié dans PEROU

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