VALLEE SACREE

Publié le par Eric et Noëlle

 

La Vallée Sacrée

 

Cuzco (prononcer Qoschko) était pour les Incas le centre du monde, encore leur fallait il une base économique pour partir à la conquête des Andes. Outre les mines de cuivre, d’or, d’argent, ils bénéficiaient des richesses agricoles produites par la vallée du rio Vilcanota (ou Urubamba pour les espagnols) qui coule à environ 30kms à l’Est de la ville.

 

Celui-ci forme une étroite vallée (pas plus de qq centaines de mètres), il nait dans les monts en direction du Titicaca et il est alimenté tout le long de son parcours par la fonte des neiges des hautes montagnes qui surplombent la vallée, celle-ci s’étrangle, devient une gorge sauvage après le Machu Picchu, le rio en obliquant vers le nord-est rejoint l’Amazone.

La vallée, à sa source, est couverte d’alpages qui se transforment au fur et à mesure en champs de maïs, de légumes et de fruits jusqu’au M.P. où la végétation tropicale prend le dessus.

A l’ouest de hauts plateaux jusqu’à Cuzco où domine la culture de la pomme de terre.

 



















Afin d’augmenter les surfaces cultivables et donc les ressources de cette mince vallée, les Incas ont réalisé un travail colossal en créant à flanc de coteau des dizaines de kms de terrasses dans des conditions parfois assez incroyables. Pour les rendre productives, encore fallait il les remplir de terre végétale en provenance de la vallée, et créer des canaux permettant leur irrigation !

 



Cela crée un paysage fantastique où la coulée verte de la fertile vallée coupe l’ocre des plateaux lui-même dominé par le blanc des glaciers.

 

 

Départ en minibus avce les locaux pour Ollantaytambo, nous sommes chargés car nous avons prévus que pluie et bruine pourraient être au rendez vous. 30 kms plus loin nous sommes les seuls à nous arrêter à Chinchero qui dispose d’un site inca. Nous sommes à 3800m, le souffle court et sous un soleil de plomb - il est bientôt midi - nous grimpons des escaliers dont les emmarchements sont d’évidence des pierres récupérées sur les ruines.

 


C’est la place de l’église qui nous accueille, pour une fois le Routard ne ment pas, il s’agit véritablement d’un pueblo de type mexicain. La place est entourée de bâtiments chaulés en blanc : l’église mais aussi le clocher isolé, un petit musée, seul le mur inca du fond avec ses niches est de couleur rouge.

 

 

 


















Le musée local présente qq belles poteries et jarres ainsi que des habits, instruments de musique et outils artisanaux. Particularité notable : les toilettes sont impeccables.

 


Nous faisons le tour de l’église dont les murs sont également réalisés avec les pierres incas et se développent sous nos yeux les terrasses et murs bâtis par ceux-ci et abandonnés depuis.

 

 

 

 


Soudain notre premier condor passe dans le ciel en planant, mais trop vite pour que nous le saisissions.

 

La chaleur est décidément trop intense sauf pour les indiennes qui étalent sur la place leurs marchandises dans l’attente des touristes qui doivent arriver en fin d’après midi.

 

 

Chaque jour réserve son lot de surprise, nous entrons dans l’église qui s’avère surtout pour un petit village isolé, remplie d’œuvres remarquables. D’abord le plafond entièrement peint, c’est la chapelle sixtine andine !

Ensuite un tableau d’au moins 5m x 3 daté de 1693 et qq autres sont de très bonne facture. Je profite du sommeil du gardien des lieux pour prendre qq images à la sauvette.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Petit pique nique sur les vestiges incas et bien sur à l’ombre qui n’est pas facile à trouver, le soleil étant au zénith

 

 

Sur le chemin, des tisseuses nous invitent à entrer dans un centre artisanal ou sèchent les écheveaux de laine fraichement teints avec les pigments naturels. Nous achetons deux petits bracelets un aux motifs du chemin de l’inca et l’autre de la lagune. (photo de l’artiste)



 















Nous rejoignons la grande route…Pas d’autobus en vue, un pseudo taxi s’arrête, il se propose de nous emmener à Urubamba pour 50 sols et 2H ½ de temps après un détour par Moray et Maras.

 

Le paysage est grandiose : la piste court sur une espèce de plateau cultivé, les ocres et jaunes correspondent aux champs de pommes de terre (7 espèces cultivées dans les environs), en toile de fond les sommets enneigés qui surplombent l’autre versant de la vallée sacrée.

 

 


















Nous traversons le village de Maras qui occupant une cuvette reçoit l’eau des environs et est entouré d’une ceinture verte qui n’a pas semble t-il réussit à enrichir les habitants : les maisons sont pauvres (torchis et adobe), les rues en terre battue, cependant qq beaux portails sculptés.

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


La piste continue, nous doublons une trentaine d’écoliers en file allongée suivant l’âge et leur vélocité qui viennent du village. Le chauffeur nous indique qu’ils parcourent deux fois par jour 8kms pour rejoindre leurs hameaux.

 

 

Arrivée sur le site de Moray, sur le parking 2 ou 3 voitures 4x4 nous ont précédé. 100m à pied et c’est une vision unique : les incas ont profité d’un entonnoir formé par les collines pour façonner le paysage à leur manière, c'est-à-dire en réalisant des terrasses qui forment des figures géométriques (cercles et ellipses).

 


 















Admirez les escaliers pour passer d'une terrasse à l'autre. Et à quoi pouvait bien servir ce gigantesque travail ? (peut être 500m de diamètre et 150m de profondeur) On pense que le micro climat, la possibilité d’irriguer ont pu leur servir à  un véritable centre d’expérimentation agricole leur permettant de tester différentes sortes de maïs. Deux autres ouvrages étaient en cours d'achévement, en témoigne les tas de pierres prêts à être mis en place.

 


La piste étant en cul de sac, nous nous dirigeons vers les salines de Maras exploitées elles aussi par les incas et toujours en activité.

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Les bassins occupent le fond d’un vallon, en amont le ruisseau chargé de sel débouche sur un bassin de décantation. L’eau est ensuite répartie dans 4000 bassins qui miroitent au soleil couchant.


















Nous marchons sur les diguettes, dans certains bassins la fleur de sel commence à se former, dans d’autres des tas de sel sont prêts à être remontés dans l’atelier de conditionnement et être transportés à dos d’âne.

 


 

Comme convenu le taxi nous dépose à Urubamba et nous prenons le mini bus pour Ollantaytambo distance 15kms pour 1,20 sols (0,30€), nous protestons car nous avions compris 20 sols…

 

Nous faisons connaissance avec nos jeunes voisines et leur (charmant) bébé. La conversation s’engage sur la France dont elles ne connaissent rien, seul le nom de Paris signifie quelque chose pour elles. Le trajet passe vite, elles omettent simplement de nous indiquer que c’est la fête au village !

 

Nous arrivons sur la place principale où une foule passablement éméchée (hommes et femmes – grands pères et grands-mères mais aussi ados et policiers) fête nous ne savons quoi à grand renfort de bière, d’alcool et décibels. Un aparté pour dire que comme en Equateur le tapage est un délit inconnu : hauts parleurs de bus, taxis, télévision, radios, commerces rivalisent dans le volume sonore, jour et nuit.

 

Nous traversons cette foule et profitons de son état pour prendre des photos qu’en temps normal les indiens refusent, sauf parfois contre rémunération.

 

 














 

 

 

 




La nuit qui suivi fut très courte mais nous aborderons tout cela dans le prochain thème : Macchu Picchu .

 

En attendant, description du site d’Ollantaytambo visité le lendemain matin, dès 8H ou entendant les explications d’un guide dans notre belle langue nous nous intégrons à une douzaine de français avec leur accord.

 

Historiquement ce site est important dans la mesure où il s’agit de la première et seule défaite des conquistadores dans leur avancée au Pérou : accueillis par une grêle de flèches et de lances venue des remparts, les Espagnols et leurs alliés indiens durent battre en retraite.

 

















Ils revinrent victorieux qq temps plus tard aidés par le fait que les constructions n’étaient pas achevées. Le fait qu’un certain nombre d’ouvrages étaient en cours va également nous permettre de mieux appréhender les techniques de construction, notamment la manière dont les blocs étaient taillés et clavetés et l’inclinaison donnée aux murs pour pallier les effets des tremblements de terre. Les saillies laissées lors du montage permettaient la manutention des blocs dont certains dépassent les 5O tonnes, celles-ci étant ensuite polies.

 

 


















Sur le versant opposé de la vallée les greniers étaient disposés en hauteur et destinés au  séchage des denrées excédentaires qui étaient réparties ou destinées à la paie des ouvriers.

 

La visite se poursuit par les bains rituels et autres constructions dont les infrastructures demeurent apparentes.

 


 















Remarquable également le mélange du ton des pierres utilisées, certaines et notamment les plus grosses de couleur porphyre venaient d’une carrière située à 3 kms sur la rive opposée du rio. Comment faire traverser le fleuve à des blocs de plusieurs dizaines de tonnes ? … la réponse est simple : à la saison sèche amener plusieurs blocs sur la rive, détourner le fleuve et transférer les blocs sur la rive opposée et ensuite les amener à pied d’œuvre par une rampe. (ben voyons, si ce n’est pas un travail de fou, cela y ressemble beaucoup !)









 

 

 

 

 

 

 



 Le village n’est pas moins remarquable car le seul subsistant fondé sur les soubassements des maisons incas, les ruelles ne permettent que le passage des seuls piétons et lamas, les rigoles d’assainissement sont encore intactes et utilisées.

 

 

















Notre dernier jour nous allons visiter Pisac, ce village est en amont du M.P. à mi distance entre celui-ci et la source du fleuve.

Autre superbe route au départ de Cuzco, montée sur le plateau et redescente vers la vallée sacrée.

 

Dans le village nous prenons un taxi qui nous mène vers le site, les photos se passent de commentaires et sur la beauté de celui-ci et le travail gigantesque de domestication de la montagne. Nous grimpons au sommet pour découvrir des vues sur les ruines,  la vallée et le val transversal.

 
















 

 

Face à nous des centaines de tombes creusées à même la falaise


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Puis nous nous engageons sur un sentier à flanc de montagne, tunnel pour éviter un passage scabreux, malgré cela il y a des endroits où il vaut mieux ne pas regarder vers le vide et s’accrocher. N’est ce pas Noelle ?

 


 




























Retour vers le village, déception ce n’est pas le jour du marché local, célèbre dans toute la région mais celui du marché artisanal pour touristes. Nous nous consolons dans une petite auberge (le Inti Huatana) où Noelle copine avec la patronne et moi avec un client architecte du cru.



Au retour nous voulons nous arrêter sur 4 sites, tous situés à moins de 7kms de Cuzco donc retour possible à pied à partir de là. Il s’agit du bain de l’Inca (Tambomachay)et de forteresses gardant la route de Cuzco. Passé le col qui domine la cuvette de Cuzco un violent orage avec grêle nous fait renoncer à la visite et à la ballade.

 

C’est la première pluie de Primavéra…  le printemps avec ses giboulées comme chez nous !

 

 

 

 

Publié dans PEROU

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